There's a lady who's sure, all that glitters is gold...

30 mai 2011



Did you know the sun was made out of our cries ?..
Each tear we drop is gold and
This is how it shines_
 


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27 mai 2011



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27 mai 2011

« La turbulence des paradis artificiels montre des pathologies sous la forme de dérives de l’oralité. Elles concernent la toxicomanie, l’anorexie, la boulimie, l’alcoolisme, le tabagisme et le jeu. Les discours officiels les regroupent actuellement sous la terminologie de dépendances ou d’addictions. Ce terme issu de l’anglais signifie « l’attachement, l’inclinaison, le fait de s’adonner à quelque chose, à quelqu’un. Il correspond à une urgence du besoin et à l’insuffisance finale de toute tentative de satisfaction » .
La fragilité de notre tension orale est évidente et la bascule dans l’excès est vite inaugurée. [...]

Ces oralités, à la dérive, griffent le corps, afin de tenter d’en (re)trouver quelque trace, d’en définir la précision d’un chemin. Elles essaient de départager le corps, de le couper, d’en repérer une ligne médiane, qui suivrait le tracé de l’œsophage, lieu où passe ce qui est avalé, la bouche, lieu où sont ingérées toutes sortes de choses, les veines où passe ce qui est injecté. Les sensations recherchées et trouvées par l’ingestion ou l’injection des produits, ou leur rejet pour l’anorexique, font que cela irradie, se propage, se répand, tout le corps s’en ressent, les spasmes en secouent l’ensemble. L’oralité se révèle parce qu’elle emprunte cette ligne à peu près médiane qui permet de faire tenir le corps. [...]

L’utilisation du terme ancien d’addiction date du Moyen Âge. Il signifiait une contrainte par corps infligée à des débiteurs ne parvenant pas à régler autrement leur créanciers. Donner son corps pour une dette impayée. Retrouver le chemin du corps par le corps, retrouver le chemin du corps en lui passant au travers.

Dans le miroir, « l’addicté » voit une image biaisée, une image extensible, une autre image que sa réalité, comme un mirage, mais aucune oasis rafraîchissante, salvatrice, ne s’y profile. Un regard s’est perdu. L’image est au-delà de la réalité, elle est figée et manque de relief, elle est sans perspective, sans arrière-plan, rien ne la soutient, elle se gondole, se brouille. C’est l’image d’un corps aux limites floues. Le regard ne peut la soutenir, il est fuyant, il croit embrasser le paysage à perte de vue, mais ne retient que le vide intolérable.

Cette image est faussée,
le corps tangue et chavire, chamboulé, d’où ce besoin forcené, inéluctable d’ingurgiter ou de dégurgiter, de piquer, de marquer ce corps souvent par les tatouages, de faire passer quelque chose par la bouche ou par tout autre partie de corps puisqu’elles sont équivalentes. Ce besoin de tracer un chemin à suivre pour que s’inscrive une bonne fois la satisfaction de cette sensation recherchée. En vain. Faire passer sur le corps, à l’intérieur du corps, recréer un circuit sensitif, pulsionnel pour se sentir exister, pour retrouver, pour récupérer un corps par ces sensations fortes.
Pour recréer une sensation première ? Un apaisement, une satiété fournis par la nourriture, l’alcool, la drogue…?
Un plaisir retrouvé, assouvi, croit-on.

Mais ce trajet des retrouvailles est faussé et la répétition dans sa fixation au « toujours même » s’installe.
Il faut sans cesse le remettre en acte, pour rejouer une perte, pour tenter d’extraire cette sensation incorporée de travers.

Cela se fixe car la distance ne se marque pas dans le corps à corps de son propre corps avec son image.
Cent fois « l’addicté » remet son ouvrage corporel sur le métier des excitations qui n’ont pu être élaborées, faute de mots, sans doute, la problématique étant orale.

Des mots ne sont pas venus définir son corps, le délimiter.
Pas de mots médians, pas de paroles vraies, sécurisantes, médiatrices, rien que le vide.
Si la médiatisation par une parole apaisante, consolatrice, délimitant, parant les excitations, n’a pu se faire, « l’addicté » est soumis à une ré-insistance de son besoin, à un dérapage incontrôlé dans ce circuit fermé : de la virulence du besoin à sa satisfaction immédiate. En effet l’excitation est forte, de plus en plus forte, quelque chose passe par la bouche, et va vers l’intérieur du corps ; cela a comme premier effet un certain apaisement, mais si l’excitation se reproduit, si des paroles pouvant aider à différer ce besoin sont absentes, elle devient trop forte, trop prégnante, elle ne laisse aucun espace au manque, à un effet de symbolisation, d’où la fermeture de ce circuit. Il n’y a aucune possibilité de jeu, de remplacement par autre chose, comme le fait le nourrisson avec le suçotement par exemple. Pas de parole « différante »
. Le nourrisson investit son pouce quand il est en peine de se satisfaire oralement, il n’a pas toujours besoin de nourriture, sa mère n’est pas toujours immuablement présente, et heureusement ! C’est pour lui une tentative de réponse à un manque réel
, une réponse à une privation. Il trouve, il sait remplacer quand quelque chose manque à l’appel de la pulsion excitatrice, quand quelque chose laisse à désirer. Mais si chaque fois l’illusion est donnée d’un assouvissement rapide, par le lait chaud, par exemple, sans paroles accompagnatrices, sans mots d’amour, le nourrisson ne pourra symboliquement remplacer cette quête de satisfaction. L’espace se clôturera d’emblée par la monotonie de la répétition sans créer un espace imaginaire pouvant amender le manque et aérer la confusion des sensations.

[...]

La perception sensitive, sensible, reste ainsi à l’état brut, l’excitation trop déroutante, douloureuse, est sans cesse réactivée, aucun écart n’est possible, la part imaginative est absente. La quête est d’une avidité mortifère car la réponse n’est que réponse au corps à corps. C’est un accrochage corporel qui s’installe à défaut d’un accrochage imaginaire, la symbolisation étant en panne : pas de mots pour signifier le manque, pas de mots pour dire l’angoisse, pas de mots pour que se ferme la plaie sur le corps. Une réponse réelle, une trace sur le corps, marquée par la souffrance. Dans ce cas, il n’y a aucun moyen d’habiter le vide, de l’apprivoiser, en laissant place à l’imaginaire. La dépendance ne peut que s’installer, à un autre corps d’abord, à des produits de substitution ensuite.

La réponse par l’incorporation de produits va tenter de faire la nique à cette angoisse, mais c’est un leurre de se faire croire qu’en planant le monde sera plus beau, plus supportable, qu’en buvant, le courage reviendra, qu’en se remplissant de nourriture, l’angoisse ira faire son trou ailleurs, que l’on pourra remplir le vide qui s’agrandit, qui prend toute la place, qui vrille le corps. La confrontation à ce vide est intolérable. L’angoisse les submergeant, la fébrilité les assaillant, le besoin se fait sentir de plus en plus de devoir colmater cette brèche à tout prix, de remettre en route le circuit, de plus de substances, plus de maîtrise, plus de jeûne, plus de traces pour sentir son corps être là, un peu. À partir d’un moment, cependant, les sensations s’estompent, le corps se fait brumeux, l’esprit aussi.

Ce corps est un corps déshabité, un corps qui n’est pas investi comme le sien propre. Il est un élément extérieur, regardé d’en dehors de soi, au lointain de soi. C’est un corps qui n’est pas à la place d’un corps existant pour quelqu’un, un corps qui est dans l’incapacité de fonctionner tout seul, parce que justement il est dans l’incapacité de se mêler aux autres corps.

[...]

Le corps réclame toujours plus de nourriture, de substances, de toxique, de médicaments, de plus en plus de rien pour l’anorexique. Mais quand le toxique prend toute la place, tout le temps, la maigreur arrive aussi, pour le toxicomane, pour l’alcoolique, le corps se délite petit à petit. Besoin de se remplir à en vomir, de se vider à en mourir, de se piquer pour se suivre à la trace, pour remplir les petits trous, ne pas laisser de blanc et suivre le parcours fléché d’un corps en suspension.

[...]

Quels liens tente-t-on de recréer ainsi, de faire subsister pour faire tenir ce corps qui s’étiole, qui s’effiloche ? Pourquoi devoir en passer par « l’épreuve du corps » ? Le corps vécu, pris comme un tas de chair en souffrance où tout fait mal, tout se bouscule, se cogne, tout est confus, sans queue ni tête, est un corps qui ne se vit pas, qui ne peut se vivre comme manquant. « L’image dans le miroir est pleine et indivisible, mais pleine de vide, mais malmenée ». Cela relève d’une impossibilité fondamentale, car il n’y a pas eu de perte, elle ne s’est pas signifiée, la masse corporelle est restée sans définitions orales, sans mots pour signifier les manques, pour marquer les places vides, les jeux entre présence et absence. C’est un corps de besoins, un corps à maîtriser, ce n’est pas un corps imagé. Besoin de rechercher éperdument des sensations fortes, de plus en plus fortes. L’évolution de « l’addicté » se fera de plus en plus vers ce biais-là. C’est un corps sans distances entre ses sensations et ses besoins de satisfaction. Sans distanciation dans la façon de le parler. C’est un corps pris au piège de lui-même. Dans l’impossibilité de se voir autonome, de se vivre autonome, il est toujours, aimanté à ce circuit infernal, rattaché à un fil, mais c’est souvent le fil du rasoir : un produit (ou son absence) et tous les gestes qui vont l’amener vers ce produit.
« My kingdom for a horse » hurlait Richard III, ce n’était qu’un royaume.
Ma vie pour ce produit, dit le toxicomane, ma vie pour (ce) rien, dit l’anorexique.

[...]

Le corps réclame, si rien ne vient le soulager, c’est un corps mort, un corps qui se définit comme mort, un corps tombé, blessé, inutile. Aucune négociation n’est possible, n’est pensable, aucune séparation ne peut se transcrire. Elle n’a pas pu avoir lieu, la médiation fut impossible. La confrontation au vide est inimaginable (sens plein). Il faut l’ignorer, passer par-dessus, aller droit au but vers le produit sans compromission, sans négociation, foncer et répéter sans cesse la cérémonie des retrouvailles car l’image s’est évanouie, elle s’est déchirée... »


 

Dominique Marinelli (2005)


 

5 mai 2011



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3 mai 2011

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"Fallait pas qu'on se connaisse,
 Fallait pas qu'on soit deux,
 Fallait pas s'rencontrer
 Et puis tomber amoureux..
 Notre vie à deux s'arrête donc là
 Là où les dieux ne s'aventurent pas
 Moi qui aimais tellement ton sourire
 Je n'entends plus que tes soupirs
 J'espère ne plus jamais
 Faire souffrir quelqu'un
 Comme je t'ai fait souffrir..."_


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