There's a lady who's sure, all that glitters is gold...

13 juin 2012


« Son drame n'était pas celui de la pesanteur, mais de la légèreté.
Ce qui s'était abattu sur elle, ce n'était pas un fardeau,
mais l'insoutenable légèreté de l'être. »
Aujourd'hui j'ai vomi, deux fois. Et j'ai vomi du sang, deux fois. A la fin. Mais il fallait que je sois sûre que tout soit sorti. Je me suis dit que c'était grave mais j'ai continué. Et je l'ai refais. Parce que finalement, rien n'est grave, non ? Ni le sang dans la cuvette des toilettes, ni la tête qui me tourne perpétuellement, ni ces douleurs bizarres dans la poitrine, ni mes os décalcifiés. Encore moins le fait que je sois redevenue totalement incapable de manger quand je suis toute seule. J'ai besoin des autres, viscéralement. Ils me permettent de vivre autre part que la tête au-dessus des toilettes. Ils me permettent de manger normalement et même, d'apprécier ce que j'avale. Ils me permettent une position de sursis, en fait. Les amis, lui*. Surtout lui*. Je ne serais jamais capable de lui en parler, je ne serais jamais capable de lui montrer tout le bordel dans ma tête. Et c'est peut-être pour ça que c'est aussi confortable, dans ses* bras. Je suis amoureuse et j'ai peur. J'ai peur qu'il ait peur. Il* ne le sait pas mais il* constitue réellement mes seuls instants de bonheur depuis quelques temps. Je veux que ça continue. Je me sens bien avec toi* tu sais, je ne me déteste (presque) pas lorsque tu me serres contre toi. J'veux pas que tu* me sauves, hein, je sais que j'suis la seule à pouvoir le faire. J'veux juste que tu restes là. J'veux juste que tu* continues de m'offrir ces instants de plaisir par intermittence. J'veux juste que tu* restes avec moi, parce que j'me sens bien avec toi. Moins mal, en tout cas. Et c'est déjà beaucoup, crois-moi. C'est déjà beaucoup.
Peut-être qu'un jour je vomirais un peu trop de sang et peut-être qu'il se passera quelque chose de moche. Mais je t'aime parce que tu ne le sauras jamais. Parce qu'avec toi* je ne suis pas la petite fille malade. Ni l'anorexique de service. Ni la boulimique dégueulasse. Ni l'adolescente lunatique. Ni la jeune femme bipolaire. Parce que dans tes bras, tout ça, c'est loin. Parce que dans tes bras, j'me demande plus si je devrais demander à ce qu'on m'enferme dans un putain d'hopital psychiatrique. Parce qu'avec toi je me sens (presque) normale...

J'ai séché mon rendez-vous chez la psy aujourd'hui.
J'ai préféré vomir.
Et écrire des conneries que personne ne lira.

5 juin 2012


Ce qui est vivant, fais-le mourir : c'est ton corps.
Ce qui est mort, vivifie-le : c'est ton coeur.
Ce qui est présent, cache-le : c'est le monde d'ici-bas.
Ce qui est absent, fais-le venir : c'est le monde de la vie future.
Ce qui existe, anéantis-le : c'est la passion.
Ce qui n'existe pas, produis-le : c'est l'intention.


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2 juin 2012

« J'ai vomi partout. Partout où j'ai pu. Autant que j'ai pu. N'importe où, n'importe quoi, n'importe quand. J'ai vomi avec mon index et mon majeur agrippés au fond de ma gorge. J'ai vomi à Paris et à Londres, j'ai vomi à Tokyo. J'ai vomi au réveil, sous le soleil et sous la pluie. En plein jour. Je me suis relevée jusque tard dans la nuit pour vomir. J'ai vomi dans les toilettes de la maison de ma mère, dans les toilettes des appartements de mes copines, dans celles de mon école et dans celles des boîtes de nuit. Puis les toilettes elles-mêmes sont devenues obsolètes. Alors j'ai vomi partout. »

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